Entreprise

Identification des besoins prioritaires et leur hiérarchisation

Dans les années 1940, un psychologue américain propose un classement inédit des besoins humains, bouleversant l’approche traditionnelle de la motivation. Contrairement à l’idée d’objectifs interchangeables, il établit une progression hiérarchique où chaque niveau conditionne l’accès au suivant.

Ce modèle influence durablement la gestion des ressources humaines, l’éducation, ou encore le développement personnel. Il s’impose comme un outil incontournable pour comprendre les choix, les priorités et les stratégies d’adaptation au sein des organisations comme dans la vie quotidienne.

Pourquoi la pyramide de Maslow reste un repère pour comprendre nos besoins

La pyramide de Maslow continue d’alimenter la réflexion sur la nature même de nos besoins. Imaginée par Abraham Maslow dans les années 1940, cette théorie ne propose pas une simple énumération, mais une véritable architecture des besoins humains, du plus basique au plus ambitieux. Cinq niveaux se succèdent : à chaque palier, des attentes spécifiques, dont la satisfaction ouvre la voie à l’étage suivant.

Avant d’explorer en détail ces niveaux, voici comment se déclinent, selon Maslow, les principales catégories de besoins :

  • Besoins physiologiques : tout ce qui permet la survie, comme se nourrir, boire, dormir, disposer d’un abri.
  • Besoins de sécurité : stabilité de l’emploi, logement fiable, accès aux soins, sentiment de prévisibilité.
  • Besoins d’appartenance : sentiment d’être intégré, relations amicales, liens familiaux, réseaux sociaux solides.
  • Besoins d’estime : se sentir reconnu, respecté, entretenir la confiance en soi et recevoir la considération d’autrui.
  • Besoins d’accomplissement : exprimer tout son potentiel, s’investir dans la créativité ou la quête de sens.

Au fil des décennies, la portée de ce modèle s’est élargie. Des chercheuses comme Hazel Skelsey ont enrichi la réflexion, soulignant que la quête de savoir ou d’harmonie esthétique, tout comme l’aspiration à des valeurs universelles, justice, vérité, bonté, s’ajoutent parfois à cette structure. Ces apports rappellent que l’humain ne se résume pas aux seuls besoins matériels ou sociaux.

Ce qui fait la force de la pyramide : elle sert de boussole, aussi bien pour les managers, les enseignants, que pour chacun d’entre nous. Elle permet de décoder l’origine de nos motivations, d’analyser des situations de blocage, ou d’orienter des choix d’action. Dans l’entreprise, à l’école, ou dans la sphère privée, la hiérarchisation des besoins reste, après toutes ces années, un outil pour comprendre l’engagement, l’épanouissement et même la performance.

Quels usages concrets de la hiérarchisation des besoins dans la vie quotidienne et professionnelle ?

Prioriser ses besoins ne relève pas d’un exercice abstrait réservé aux psychologues. C’est une démarche qui irrigue la vie de bureau, la gestion d’une équipe ou l’organisation personnelle. Au travail, par exemple, tout commence par une observation fine : de quoi ont réellement besoin les collaborateurs ? Sécurité, formation, reconnaissance ou autonomie : à chaque organisation sa cartographie.

Pour mieux s’y retrouver, certaines méthodes ont fait leurs preuves. Voici comment la priorisation s’invite concrètement dans nos routines professionnelles :

  • La matrice des priorités : elle classe les tâches selon l’urgence, l’impact ou l’effort nécessaire. Un outil comme Asana ou Trello permet de visualiser la progression, d’ajuster la charge de travail et de mieux répartir les ressources.
  • Dans la mise en place d’un SIRH, chaque fonctionnalité envisagée fait l’objet d’un classement : indispensable, utile, accessoire. Ce tri oriente le choix final et évite la dispersion des budgets.
  • La gestion des talents ou des plans de développement s’appuie sur l’identification précise des besoins : combler d’abord les lacunes de base avant de viser l’épanouissement ou la performance durable.

Prenons un cas concret : un chef de projet doit composer avec des délais serrés et une équipe dispersée. En faisant le point sur les besoins, clarté des objectifs, outils de communication efficaces, reconnaissance des efforts, il peut ajuster sa stratégie. La priorisation des besoins permet d’aligner les actions sur ce qui compte vraiment et d’éviter l’épuisement collectif.

Main plaçant un bloc sur une pile de blocs de priorites

Réfléchir à ses propres priorités : comment identifier et classer ses besoins pour mieux avancer

La matrice des priorités n’est pas réservée aux managers. Chacun peut s’en emparer pour mettre de l’ordre dans le flux d’envies, d’attentes et d’exigences qui traversent le quotidien. Le point de départ : dresser la liste de ses besoins, des plus basiques aux plus élevés. Cette étape, inspirée par la pyramide de Maslow, permet de poser à plat tout ce qui occupe l’esprit, sans jugement ni hiérarchie initiale.

Vient ensuite le moment du tri. Pour ne pas se disperser, il est utile d’évaluer chaque besoin selon trois critères : urgence, impact, effort. Ce filtre révèle ce qui réclame une attention immédiate et ce qui peut attendre. Exemple : un besoin physiologique, manger, dormir, ne supporte aucun report. Les questions de sécurité, comme la stabilité de l’emploi ou la santé, restent prioritaires sur les envies de reconnaissance ou de réalisation personnelle.

Trouver le juste équilibre entre aspirations et contraintes du moment, c’est aussi accepter que la hiérarchie des besoins évolue avec le temps, les circonstances, les choix. Noter ses priorités, les relire, les ajuster, c’est déjà avancer vers plus de clarté. La priorisation n’est pas un carcan, mais un tremplin : elle donne la main pour avancer lucidement, faire des choix qui ont du poids, et gagner en sérénité.

Prioriser, ce n’est pas renoncer à ses rêves : c’est leur donner une chance réelle d’éclore, au bon moment, sur des bases solides. Et si, finalement, la hiérarchisation des besoins était le premier pas vers une liberté choisie ?